fragments d'ocres et petits paysages
luberon photos philippe durand

Luberon : Fragments d’Ocres & Petits Paysages

Le grand photographe américain Harry Callahan est venu, en 1957, s’installer quelque temps en Provence. Il avoue avoir eu beaucoup de mal à photographier : “Tout était si pittoresque après les Etats-Unis. J’avais l’impression qu’en France, je ne pouvais pas faire mon travail de création d’images car elles étaient déjà là. Le paysage était si bien dessiné qu’il vous laissait en spectateur.
C’est précisément ce que j’ai ressenti en m’installant dans le Luberon il y a 2 ans. J’avais eu, ces dernières années, l’occasion de l’explorer lors des stages photo que j’anime à ôkhra, le conservatoire des ocres et de la couleur, à Roussillon, j’étais déjà un peu familier avec le paysage. Mais y résider, ne plus simplement y passer quelques jours, est un autre point de vue.
Je me suis retrouvé vivre dans une carte postale, et ces clichés ne reflètent pas le rapport que j’ai avec mon environnement maintenant quotidien. Il parait vain de vouloir restituer tout d’un coup la longue perspective du petit et grand Luberon, la succession des combes des monts de Vaucluse, les variations de lumière sur la plaine de Sylla, la palette du village de Roussillon, les enchainements de restanques… le cadre de l’appareil parait bien étriqué.
Mon parti-pris a été, pour cette série, de reconstituer le paysage à travers des fragments, des impressions fugitives, en contrepoint de l’étendue du Luberon. Comme un tableau impressionniste ou un puzzle qui s’assemblerait non seulement dans l’espace, mais aussi dans le temps.
A suivre, donc…

Photographies exposées à Roussillon (Provence) à l’Agence des Ocres, été 2017.